huile de coco

Peut-on utiliser l’huile de coco en remplacement de l’huile de colza ou de poisson

Question d’un lecteur :

« je voudrais donner de l’huile de coco à mon chien/chat, dois-je tout de même donner de l’huile de colza ? ou de l’huile de poisson ? »

Réponse :

L’huile de coco est une huile contenant beaucoup d’acides gras à chaîne moyenne. Ces acides gras, une fois consommés et digérés, sont absorbés sans passer par les lipoprotéines, vont directement au foie, et y sont transformées en corps cétoniques, sources d’énergie bien utilisée par le cerveau.

huile de coco pour le chatIls peuvent être intéressants pour des chiens âgés (intérêt sur la cognition, la conservation des facultés intellectuelles) ou certaines situations pathologiques pour apporter des calories rapidement utilisées par le foie et les organes périphériques.

MAIS… l’huile de coco ne contient pas d’acides gras essentiels… donc elle ne remplace jamais ni l’huile de colza ni l’huile de poisson -voir notre page intérêt de l’huile de colza (20% d’acide linoléique, un omega 6 et 10 % d’acide alpha-linolénique, un omega 3) et intérêt de l’huile de poisson des mers froides (source d’EPA et DHA, oméga 3, % variable).

lait de coco pour le chatET l’huile de coco est tout de même source d’énergie, car c’est du gras ! quelques valeurs pour comprendre (source https://CIQUAL.anses.fr)

Le lait de coco ou crème de (75% d’eau) : 210 kcal/100g
> 18% MG dont 16.5% saturés*,
et (0.5%minéraux, 0.7% fibres, 1.7% protéines, 2% sucres)

L’eau de coco (95% eau) : 18 kcal/100ml
> 3% sucres
et (1% minéraux, 0.5% fibres, 0.5% protéines)

*Composition du lait de coco (source https://CIQUAL.anses.fr):

composition lait coco

Dr Vet Géraldine Blanchard

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matieres-grasses-ration-menagere

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Huile de coco ou huile de colza ?

2 avis sur « Huile de coco ou huile de colza ? »

  • 2 novembre 2018 à 19 h 17 min
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    mais l’huile de Colza , en acide gras insaturés , n’est pas du tout intéressante car les omega 3 y sont présents en tant qu’acide alpha linolénique qui n’est pas du tout utilisé par les carnivores du fait de leur pauvreté (et même absence chez les chats) en enzymes élongases et désaturases pour le transformer en DHA , le seul oméga 3 intéressant comme anti inflammatoire et protecteur de membrane ; quant aux omega 6 présents ils sont pro inflammatoires … je n’ai toujours pas compris chère Géraldine pourquoi tu continues à promouvoir le Colza qui est très décevant chez les omnivores et carrément inintéressant chez les carnivores car inutilisable ! .

    Répondre
    • 5 novembre 2018 à 12 h 55 min
      Permalien

      Merci de me donner l’occasion d’éclaircir mon propos, car trop souvent en effet les acides gras son t mal compris.
      Les carnivores, que sont le chien et le chat, ont un besoin nutritionnel impératif (cela signifie que sans en consommer, ils souffrent de carences) en plusieurs acides gras :
      – des omega 6
      – des omega 3
      Les mammifères ne savent pas transformer les omega 6 en omega 3 et réciproquement. Heureusement, car les deux sont soumis à l’action des mêmes enzymes : lipoxygénase et cycloxygénases (COX-1, COX-2).
      Voir ici pour plus d’informations sur les lipides et acides gras essentiels
      Les omega 6 sont indispensables à différentes fonctions dans l’organisme, citons les céramides de la peau, l’agrégation plaquettaire -utile dans on se coupe !-, la vasoconstriction -utile quand il fait froid, en réaction à un stress, quand on saigen…-, la reproduction et, oui les réactions inflammatoires, qui nous permettent de survivre à différentes agressions d’agents extérieurs.
      Le chef de file des omega 6 est l’acide linoléique, que l’on trouve dans l’huile de colza, mais aussi dans d’autres huiles végétales.
      Les omega3 sont aussi indispensables à différentes fonctions dans l’organisme, citons les sécrétions cutanées, la qualité du sperme, la vasodilatation, anti-agrégant plaquettaire, et selon l’acide gras une fonction plutôt anti-inflammatoire.
      Le chef de file des omega 3 est l’acide alpha-linolénique, que l’on trouve dans l’huile de colza, mais également dans l’huile de soja, l’huile de noix l’huile de lin…
      A partir du chef de file, de chacune des séries, un suite d’enzymes agit : élongases, et désaturases permettent de fabriquer différentes molécules… Le chat, à la différence du chien, a une faible activité des désaturases.
      Dans la série omega 6, par exemple, on trouve l’acide arachidonique. Totalement indispensable au chat, qui ne sait pas le synthétiser. En l’absence d’acide arachidonique, troubles de la reproduction chez le chat, chatons non viables… On trouve l’acide arachidonique dans la viande (en fait dans les phospholipides des membranes des muscles des carnivores).
      Dans la série omega 3, on trouve EPA et DHA. Ils sont considérés indispensables durant la reproduction et la croissance, car à effet bénéfique pour le développement cognitif du jeune. On les trouve dans les graisses des poissons des mers froides : très insaturés, ces acides gras ont un point de fusion très bas, et permettent une bonne fluidité membranaire à ces poissons vivant à des températures basses. Ces huiles ne figent pas au réfrigérateur.
      En situation de bonne santé, tous ces acides gras sont indispensables, et le système est, comme souvent en biologie, en équilibre.
      En situation pathologique, par exemple en situation d’inflammation chronique, arthrose, maladie auto-immune, insuffisance rénale… l’ajout de EPA+DHA en grande quantité, chez un chien ou un chat adulte qui d’habitude n’en a pas un besoin vital, permet de favoriser la synthèse de molécules dérivées de l’action des enzymes Lipoxygénase et Cycloxygénases précitées sur la série omega 3. Cela a pour conséquence de diminuer l’action des molécules issues de la série omega6.
      le besoin en acides gras linoléique et alpha-linolénique ne disparait pas pour autant, car l’entretien de la peau et du pelage, comme de tous les organes, continue d’être indispensable.
      Enfin, s’agissant de digestibilité : la digestibilité des graisses de l’huile de colza, comme des autres huiles, apportées en quantité suffisante pour couvrir les besoins en acides linoléique et alpha-linolénique, est de de 95% environ. Ce qui est très élevé. (Nous l’avons démontré chez le chien et le chat dans le cas de rations ménagères et communiqué : Blanchard et al, ESVCN 2011).
      En revanche, la digestibilité des acides gras des huiles riches en acides gras insaturés (huile de colza, et plus encore huile de poisson, ou d’autres) est très très diminuée quand ces huiles sont oxydées : ce qui arrive quand elles ne sont pas protégées de la chaleur, de la lumière… Par exemple cet été, nous avons souvent été confronté à ce problème en raison des fortes chaleurs. C’est la raison pour laquelle nous recommandons de ne pas acheter de trop grand flacons -pour qu’ils soient consommés rapidement-, d’acheter des flacons opaques, de les conserver au réfrigérateur, de ne pas chauffer la ration les contenant, et de ne pas acheter des flacons qui restent longtemps sur l’étalage d’un magasin.
      J’espère que ces éclaircissements pourront aider les plus septiques.

      Répondre

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